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CHEVAUX
et HARAS
en
PAYS
D'AUGE
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Le Pays d'Auge est connu pour ses vaches et ses pommiers ...
Nouveau résident du Pays d'Auge, il m'est difficile de ne pas chercher à en savoir davantage sur tous ces élevages de chevaux qui m'entourent. Aussi, quoi qu'aimant photographier les champs parsemés de pommiers et de vaches, fréquents dans le paysage, je porte également mes regards sur ceux où vaquent chevaux et poulains.
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Le Pays d'Auge est avant tout connu pour ses verts bocages où de magnifiques vaches normandes (photo ci-contre) paissent tranquillement parmi les pommiers.
Le Pays d'Auge n'a pas toujours été ainsi ( et n'est d'ailleurs plus tout à fait ainsi !). Initialement il était une terre de labour, qui est devenue, après que l'homme y ait façonné les bocages, une terre d'élevage fournissant en viande le marché parisien, bénéfiçiant de sa proximité avec la Capitale. |
Avec l'avènement du chemin de fer la vache normande subit la concurrence de races et d'élevages de régions plus lointaines.
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Le Pays d'Auge s'est alors adapté développant en complément de la filière viande existante une filière lait, inventant des fromages aujourd'hui reconnus au niveau national (Pont-l'Eveque, Livarot, Camembert ), ce dernier devenant un emblème national (et international) après qu'il eut été incorporé à la ration du Poilu lors de la guerre de 1914-18.
Quant aux pommiers que l'on voit partout dans le paysage, ils ont de tout temps contribué à la production de cidre, dont la distillation fournit une eau de vie de qualité appelée Calvados. |
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mais c'est aussi un pays d'élevage de chevaux ...
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Le Pays d'Auge - entité aujourd'hui classée Pays d'Art et d'Histoire - est une région naturelle de Normandie
Mentionné dès le Xème siècle, le Pays d'Auge est une région vallonée, humide, bocagère, parsemée de nombreux bois ou forêts
Parmi tous les animaux domestiques peuplant le Pays d'Auge, il y a toujours eu, en dehors des vaches, le cheval.
Animal traditionnellement utile aux travaux des champs, au transport, à la course, également apprécié pour sa viande, le cheval a toujours fait partie du paysage augeron.
Un climat tempéré, une terre fertile et des herbages verts du printemps à l'hiver ont contribué à faire de cette région une terre d'élection pour l'élevage de chevaux. |
Carte du Pays d'Auge de 1716 |
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destinés aujourd'hui aux loisirs ( pratique équestre, courses, jumping...) |
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Les Anglais, futurs inventeurs- fin 19ième début 20ième - du concept du sport moderne ( le sport pour le sport réglementé et codifié autour d'une conduite dénommée fair-play ) - et d'ailleurs également de la plupart des sports tels que nous les connaissons aujour'hui (tennis, football, rugby ...) -, avaient dès les 17ième et 18ième inventé les courses de chevaux, pour lesquelles ils développèrent une race qui est à la base des chevaux de compétition actuels, le "thoroughbred", traduit en français par "pur-sang (anglais)".
Le pur-sang fut le résultat de croisements sélectifs entre juments locales et étalons arabes importés.
Exportés dans le monde entier, on compte aujourd'hui en millions le nombre de pur-sangs élevés. Le pedigrée de chaque pur-sang actuel peut être tracé jusqu'aux étalons fondateurs et à une centaine de juments anglaises. |
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Carte du Pays d'Auge aujourd'hui |
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Dès 1750 la fondation du Jockey Club représenta une étape décisive dans l'évolution du sport hippique, qui devait contribuer au développement et à la codification des compétitions hippiques modernes.
Dans la 2ième moitié du 19ième siécle, le demi-frère de Napoléon III, le Duc de Morny, allait donner un élan décisif aux courses de chevaux en France. La France est alors à la traîne dans ce domaine par rapport à l'Angleterre et son derby d'Epsom et également par rapport à l'Allemagne.
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Créée en 1833 la Société d'Encouragement pour l'amélioration des races de chevaux en France ne disposait alors pour l'organisation de ses courses que de Chantilly et du piètre terrain du Champ de Mars
Le duc de Morny allait obtenir de Napoléon III dans le cadre de l'embellissement du Bois de Boulogne la création d'un hippodrome avec tribunes fixes dans la plaine de Longchamp.
L'hippodrome de Longchamp ouvrira ses portes en avril 1857. |
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Le défilé (chevaux devant les tribunes) Edgar Degas 1869
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Peu après, toujours sous l'impulsion du Duc de Morny, ouvrait en août 1864 l'hippodrome de Deauville La Touques, desservi par un train express reliant Paris à Trouville. L'intention était de concurrencer pour les courses de chevaux des villes comme Brighton, Dieppe et Baden-Baden.
Là encore, un nouvel enjeu économique va voir le Pays d'Auge s'adapter et mobiliser tout son potentiel pour concourir à développer un élevage de chevaux d'excellence. |
... produits par de nombreux et prestigieux haras
Cette période va voir la naissance de nombreux haras (75 autour de Deauville, et parmi les plus réputés dans le Pays d'Auge ornais comme le Haras du Pin ), ayant pour but la reproduction et l'élevage des futurs champions.
Le Pays d'Auge, de terre d'élevage de cheveaux de labour, devint ainsi également une terre d'élevage de chevaux de course. |
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Se promenant aujourd'hui dans la campagne augeronne, on peut voir que coexistent chevaux de courses et chevaux de champ. Il y a les haras, souvent de très grands domaines mystérieux et impénétrables constituant la Formule I du cheval, auxquels revient le mérite d'entretenir et d'embellir la campagne augeronne, et, ici ou là, dans de nombreux prés, des chevaux bien ordinaires et tout aussi sympathiques.
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Aujourd'hui à côté des champions les chevaux de labour n'ont nullement disparu. |
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